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Distribution numérique, ce que l’industrie culturelle n’a toujours pas compris

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Hadopi 2 adopté et bientôt mis en place (attention à vos transferts torrent les amis) on semble jouer la même partition que les américains avec 5 ans de retard, sans se préoccuper le moins du monde du problème principal: le mode distribution de l’industrie culturelle change (ça ils n’y peuvent rien) mais l’industrie se cramponne sur ses vieux business models.

Pourquoi ne pas changer?
Là est la difficile question… pourquoi changer un modèle qui marchait encore il y a 10 ans, pourquoi innover (ne serais-ce qu’au niveau marketing) alors qu’il suffit de noyer les politiques sous les thunes pour qu’ils nous pondent une bonne loi bien vilaine, qui ne règle pas le problème (l’inadaptation de la vente des produits culturels à notre mode de consommation) mais va tenter de punir des gens au hasard.

Une distribution numérique ridicule et cher
Aujourd’hui que ce soit la musique, les films ou les livres, l’offre numérique est pour le moins limitée et cher. On connaît aujourd’hui le coût de distribution ridicule d’un support numérique (même avec l’encodage qui est grandement automatisé, c’est très proche de zéro) on en arrive à des albums de qualité sonore médiocre (écoutez un morceau mp3 en 312kbps et en FLAC et vous entendrez la différence) à un prix un peu inférieur au prix du CD, mais bourré de restrictions. De plus tous le contenu des catalogues ne sont pas portés sur les supports numériques… on ne fait l’effort que pour les artistes les plus rentables (le principe de long-tail n’est apparemment pas arrivé jusqu’aux majors)
Bref, on a donc un encodage médiocre, pas de valeur ajouté, un système d’écoute bridé et un choix limité, bizarre que le public n’ai pas adhéré.

Le pouvoir change de main
Certes la pseudo perte de chiffre d’affaire peut alarmer les majors, mais je penses que ce qui leur fait principalement peur c’est le changement de pouvoir… auparavant maître de la distribution ils choisissaient qui avait une chance de survivre dans le monde impitoyable de la musique par exemple, qui allait être promu sur les télévisions et radios, qui aurait de la pub dans les journaux, etc. Aujourd’hui le pouvoir change de main, avec une distribution simplifiée, tout le monde peut distribuer sa propre musique (ou son livre/film) et nous n’avons plus besoin de l’aide technique ou des circuits de distribution classique pour être écouté. Les majors sont donc virtuellement mortes, puisque leur rôle était de produire, distribuer et marketter des disques, si aujourd’hui on peut le faire à un coût ridicule sans eux… pourquoi se priver?

Les artistes comme prétexte
Ce qui m’a profondément gêné pendant tout ce battage médiatique autour de cette loi profondément débile (puisqu’elle ne résout pas le problème, elle l’aggrave même) c’est le fameux prétexte de l’artiste tout jeune et tout fébrile, qui lutte pour survivre et voit d’un mauvais oeil ses chansons téléchargées à droite à gauche. Tout d’abord balançons aux orties l’idée préconçue que le partage de musique (ou de film/livre) nuit à la création, au contraire… un Artiste (avec un A majuscule) continuera à créer qu’il soit payé pour ou non, si c’est un besoin, il composera, filmera avec le camescope à papy ou écrira des nouvelles que seul sa copine lira. Le partage de fichiers (je n’utilise pas exprès le mot piratage) ne nuit pas à la création, il nuit aux profits des majors, ça c’est clair (et c’est bien fait pour eux). Les artistes (à part une poignée) ne gagnaient de toute façon pas grand chose de la distribution de leur production par les majors…

Trouver des moyens plus justes de répartition
Car voilà la vraie bataille des années à venir: comment mieux répartir l’argent entre les créateurs de contenus et leurs consommateurs. Hier ils étaient un peu les laissés pour compte de cette industrie et ils reviennent aujourd’hui (enfin) grâce au web au centre de toutes les attentions. Comment rémunérer correctement les auteurs, interprètes, techniciens de cette branche? Bonne question, question plus qu’ardue en fait…
Nous pouvons zapper de l’équations les organismes rapaces comme la SACEM, qui de toute façon n’intègrent pas correctement la distribution numérique… Reste donc la licence globale et la contribution volontaire (si on résume) aucune de ces deux solutions n’étant à priori une réponse adéquate pour tous les acteurs du marchés, il va falloir trouver un mix bizarre de divers solutions.
Il est d’ailleurs navrant que le gouvernement n’ai pas mis toute sa force, son poids (et notre argent) à tenter de trouver une solution, plutôt de frapper bêtement sur les consommateurs. Une vraie étude (pas par des cabinets fantômes pour solidifer telle ou telle thèse, mais un vrai truc universitaire) aurait été la bienvenue dans ce débat sans fond.

Le web: un supermarché géant de culture disponible pour tous
Tout le monde se plaint ou semble se plaindre, mais moi je suis content, certes les auteurs (et les majors) ne se font pas payer (en même temps ça fait 50 ans que tous les intermédiaires se gavent… combien de milliards pour Disney avec les redifs de vieux dessins animés?) mais moi j’ai à ma disposition la plus grande bibliothèque culturelle du monde à quelques clics de mon ordi, je peux découvrir de la musique traditionnelle japonais, voir d’un oeil endormi une bouse cmomerciale américaine comme une comédie romantique supra marketé et supra pourrie, ou encore lire (en ayant mal aux yeux faute de kindle ou autre reader) une nouvelle d’un auteur inconnu… tout ça assis dans mon canapé. Et ça je vous le dis c’est sous exploité, le nombre d’artistes, d’auteurs que j’ai découvert depuis que je partages des fichiers, c’est juste incensé… et j’essaye de participer au phénomène de deux façon:
1. LaGrotteDuBarbu est en BeerWare, donc en gros distribuables par tous sous les conditions qu’ils veulent (et un jour si un mec aime ça, qu’il m’offre une bière ça me suffit)
2. j’essaye de récompenser/rémunérer les artistes que j’aime et quand je n’ai pas d’intermédiaires vampires… que ce soit l’achat d’un album de NineInchNails ou encore d’acheter le dernier livre de Cory Doctorow (d’ailleurs je vous conseille “Little Brother”, un pur livre ou la nouvelle “When Sysadmin ruled the earth” une petite merveille, avec en prime une fan-traduc en français) ou encore aller voir un film d’un réalisateur que j’aime…

La révolution par le bas
Alors quelle solution? La solution n’est pas évidente à ce large problème (bien plus grand que celui de l’industrie de la culture contre son propre public) qui touche aussi le domaine industriel quand aborde l’absurdité aujourd’hui des brevets… une disposition (comme le droit d’auteur) détourné de son but initial, pour plus de profit qui nuit à la création, au partage, à l’échange et qui de toute façon devra changer…
Aucune loi ne réussira à vous arrêter de partager les choses que vous aimez, à l’envie de les faire découvrir à vos amis, vos proches. Aujourd’hui le web est dans le moeurs et le partage au centre du web (que ce soit de votre statut via Twitter, de vos photos de soirées via Flickr, de votre anniversaire via Facebook ou de votre vie via votre blog) et décider de casser ce lien social (en coupant la connexion au réseau) est une idiotie sans nom.
Aujourd’hui la révolution vient du bas, elle vient des consommateurs et même si les majors ne sont pas prêtes à l’accepter, elles devront s’y faire un jour ou l’autre

Et vous c’est quoi votre sentiment sur tout ça?


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